Now What ?!

A Simple Man : après cette intro vocale gillanienne du plus bel effet, le morceau s'emballe de la plus belle des façons, toutes voiles dehors : l'orgue en avant, un riff puissant et pachydermique (vous aimez quand j'utilise ce qualificatif). Un grand morceau.

Weirdistan : un morceau effectivement zeppelinien dans la structure qui nous fait lorgner du côté d'un Kashmir (comme le dit JC) complété par un solo très psyché de la part d'Airey.

Out Of Hand : après une intro inquiétante et "classisante", une voix lancinante et très mélodieuse (dans la deuxième partie du morceau) de Gillan, le morceau tourne autour d'une rythmique puissante et fort plaisante.

Hell To Pay : je me méfie souvent des titres qui ont pour vocation de devenir des singles en puissance. Un titre entrainant qui dévie vers des contrées bon joviennes pas forcément du meilleur goût avec les "It's Gonna Be Hell". Un titre qui finira peut-être par lasser.

Body Line : une intro de batterie à la Paice très intéressante donnant un arrière goût funk sur laquelle viennent se greffer l'orgue d'Airey et un gros riff morsien. Encore une fois, Gillan chante superbement et nous balance un refrain particulièrement accrocheur.

Above And Beyond : étonnamment, il y a un côté Cinema Show de Genesis dans la partie introductive de ce morceau, Airey se la joue Tony Banks. L'aspect progressif de DP ressort au grand jour. Honnêtement, comme je suis fan du Genesis de la première heure, cela ne me dérange absolument pas. Puis Gillan intervient de fort belle façon. Un morceau, somme toute, original dans la carrière du groupe.

Blood From A Stone : un rythme jazzy aérien et débridé effectivement très crooner, très agréable à l'écoute mais qui, à mon avis, n'est pas aussi transcendant qu'on veut bien le faire croire. Cependant, Gillan y chante admirablement bien.

Uncommon Man : une intro gentillette qui "pourrait" ressembler à Contact Lost de la part de Morse et le v'là ti pas qu'il repart dans ses délires guitaristiques qui me gonflent. Paice et ses contre-temps ainsi que le synthé d'Airey offrent une coloration très syncopée. Un morceau à vocation progressive encore une fois.

Après vous : le titre démarre sur un son saturé puis s'ensuivent un déluge de guitares et un riff purpleien caractéristique mid-tempo entêtant à souhait. Ceci dit, on retombe un court instant dans certains travers et ce, via un solo de Morse tellement convenu qui s'amuse à se tirer la bourre avec Airey. Heureusement, ça ne dure pas trop longtemps. Bon morceau quand même.

All The Time In The World : morceau mielleux à souhait et tellement convenu que Mme Phil a bien aimé à la première écoute. On dodeline gentiment de la tête. Ca n'en fait pas pour autant un morceau marquant.

Vincent Price : une intro à la Mr. Crowley puis le morceau embraie pendant un court instant sur une ambiance nightwishienne puis cooperienne, Gillan allant même jusqu'à parfois imiter certaines tonalités du grand Alice, accompagné qu'il est par des choeurs d'église. La guitare de Morse miaule puis nous gratifie d'un solo agréable pas transcendant tandis que le synthé s'avère être lancinant et obsédant.

It'll Be Me : une cover de Cliff Richards, c'est toujours bon à prendre et permet au groupe de se faire et de nous faire plaisir mais bon,ça n'a rien à voir avec la tonalité générale de l'album.

Au final, Now What ?! m'apparaît comme étant indubitablement le meilleur album de la Mark VIII, agréable dans l'ensemble avec un Gillan très en voix, qui gueule beaucoup moins que sur les précédents opus, un Morse dont on aimerait bien, ceci dit, qu'il n'exécute que des rythmiques tant ses soli sont parfois prise de tête (Uncomman Man et Après vous), soli qui, malgré tout, sont de tout même moins redondants par rapport à certains albums précédents, un Paice impérial, un Glover égal à lui-même et un Airey qui va nous chercher des parties d'orgue de folie.